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PIERRES ET TERRE 39

Ce numéro de Pierres et Terre constitue les actes du 24e Workshop International d'Histoire des Mines (24. Internationaler Bergbau & Montanhistorik Workshop) qui s'est déroulé du 27 septembre au 1er octobre 2023 à Sainte-Marie-aux-Mines (68).

SOMMAIRE /INHALTSVERZEICHNIS

    
MOTS DE BIENVENUE / GRUSSWORTE.............................................................  5

ARTICLES / BEITRÄGE

Pierre FLUCK - La géologie du Val d'Argent / Die Geologie des Leberthals ................ 15

Pierre FLUCK - Mineralogie der Markircher Erzgänge, mit einer kurzen historischen und
archäologischen Einführung / La minéralogie des filons sainte-mariens, avec une courte introduction historique et archéologique ............................................................. 23

Joseph GAUTHIER - Un corpus unique en France pour l'archéologie de l'essai des minerais : les scorificatoires de Sainte-Marie-aux-Mines (XVI° siècle) / Ein in Frankreich einzigartiger Korpus für die Archäologie der Erzprobe: die Probierscherben von Sainte-Marie-aux-Mines
(16. Jahrhundert)
............................................................................................ 41

Pierre FLUCK, Delphine BAUER, Jean-François BOUVIER, Joseph GAUTHIER - L'habitat minier à l'Altenberg, à l'époque de la Renaissance : les révélations des fouilles / Die Bergbau-siedlung am Altenberg zur Zeit der Renaissance : Enthüllungen der Ausgrabungen ...... 54

Patrick CLERC - L'iconographie minière sur l'orfèvrerie alsacienne à la Renaissance, apparition furtive d'un nouveau chef-d'æuvre inédit / Die Bergbau-Ikonografie von elsässischen Goldschmiedearbeiten in der Renaissance, flüchtiges Auftauchen eines neuen, unveröffentlichten Meisterwerks......................................................................... 68

Bernard BOHLY - Les mines polymétalliques du Soultzbach à Wegscheid (Haut-Rhin) à la fin du Moyen Âge, données historiques et premiers résultats des fouilles archéologiques / Die polymetallischen Gruben von Soultzbach in Wegscheid (Haut-Rhin) am Ende des Mittel-alters, historische Daten und erste Ergebnisse der archäologischen Ausgrabungen .......83

Francis PIERRE - Enquête sur une innovation de rupture: l'explosif en mine dans le district du Thillot / Untersuchung einer bahnbrechenden Innovation: Sprengstoff in Bergwerken im Bezirk Thillot............................................................................................... 105

Jens PFEIFER - Mittelalterliche und frühneuzeitliche Bewetterungstechnik im historischen Bergbau / Les techniques d'aérage en mines au Moyen Age et à l'époque moderne..117

Jens KUGLER - Die Kunstradstuben des 15. und 16. Jahrhunderts im Freiberger Revier / Les roues hydrauliques souterraines des XV° et XVI° siècles dans le district minier de Freiberg... ................................................................................................................ 131

Norbert KNAUF - "Kölnisch Blei" oder "Plomb de Cologne"- eine Spezialitât aus der Nordeifel für die Märkte der Welt / "Kölnisch Blei" ou "Plomb de Cologne" - une spécialité du Nord de I'Eifel pour les marchés du monde entier............................................143

Wolfgang DREHER - Bergbauprägungen aus Frankreich / Jetons et médailles des mines de France ...................................................................................................... 159

PROGRAMME DU WORKSHOP / TAGUNGSPROGRAM.................................... 171

PT39 couv.jpg

Date de publication : septembre 2023

202 pages A4

Broché. Poids 838 g.

Entièrement en quadrichromie

35

Extrait

La géologie du Val d’Argent
Geologie des Val d'Argents

 

Dr Pierre FLUCK

Résumé : J’ai opté pour une présentation effrontément abrégée de la géologie du Val d’Argent ; n’y ont été évoqués ni les lambeaux du Houiller– pourtant exploités dans des mines de charbon – ni les puissantes assises du Permienet du Trias, ni les formations glaciaires. Nous sommes partis de l’analyse d’un paysage vu du col des Bagenelles, venue camper ce qui compose l’essentiel du socle (das Grundgebirge) en cette vallée : une série de gneiss prise comme en étau entre deux granites. Ces gneiss se révèlent d’une telle infinie diversité que seuls quelques « faciès » significatifs font ici l’objet d’une description, ainsi les gneiss à grenat, les calcaires cristallins – de somptueux marbres – ou encore les fameuses granulites (à ne pas confondre avec des granites !). Des propos délibérément vulgarisés, afin de ne pas rebuter le profane. Mais surtout, j’ai voulu aborder ces « monuments » du patrimoine géologique par le biais de l’histoire de la discipline. Les savants des Lumières, bien au fait des étendues de calcaires d’origine marine qui édifient l’essentiel du Bassin Parisien et de nos marges sédimen-taires, se trouvaient fort dépourvus lorsqu’ils débusquèrent de tels calcaires dans un état cristallin au cœur d’un socle de roches très anciennes considérées comme primitives. Génératrice de spectacle intellectuel, cette dimension épistémologique me paraît plus en adéquation avec l’action de patrimonialisationde la géologie, cette discipline faussement décrite comme ennuyeuse par certains, alors qu’elle nous révèle d’insondables trésors.

Zusammenfassung : Ich habe mich für eine recht abgekürzte Darstellung der Geologie des Val d'Argent ent-schieden. Weder die Schichten des Oberkarbons, in welche Kohle abgebaut wurde, noch die mächtigen Lagen des Perm und der Trias, noch die eiszeitlichen Formationen wurden erwähnt. Wir begannen mit der Analyse einer Landschaft von Col des Bagenelles aus und stellten fest, was den Großteil des Grundgebirges in diesem Tal ausmacht: eine Serie von Gneisen, die wie ein Sattel zwischen zwei Graniten eingeklemmt sind. Diese Gneise sind so vielfältig, dass nur einige wichtige "Fazies" beschrieben werden: Gra-natgneise, kristalline Kalksteine - diese sind prächtige Marmore - und die berühmten Granulite (nicht mit Granit zu verwechseln!). Bewusst vulgarisierte Aussagen, um den Nichtfachmann nicht zu enttäuschen. Vor allem aber wollte ich mich diesen "Denkmälern" des geologischen Erbes über die Geschichte der Disziplin nähern. Die Wissenschaftler der Aufklärung, die mit den ausgedehnten Kalksteinen marinen Ursprungs vertraut waren, die z. B. den größten Teil des Pariser Beckens oder unserer sedimentären Ränder bilden, waren recht hilflos, als sie solche Kalksteine in kristallinem Zustand inmitten eines Sockels aus als Urgestein betrachteten Gesteinen aufspürten. Diese epistemologische Dimension, die ein intellektuelles Spektakel erzeugt, passt meiner Meinung nach besser zu den Bemühungen, die Geologie zu einem Kulturgut zu machen, eine Disziplin, die von manchen fälschlicherweise als langweilig beschrieben wird, obwohl sie uns
unergründliche Schätze offenbart.

Extrait

Un corpus unique en France pour l'archéologie de l'essai des minerais : les scorificatoires de Sainte-Marie-aux-Mines (XVIe siècle)
Ein in Frankreich einzigartiger Korpus für die Archäologie der Erzprobe: die Probierscherben
von Sainte-Marie-aux-Mines (16. Jahrhundert)

 

Dr Joseph GAUTHIER

Résumé : Le scorificatoire est une petite céramique utilisée spécifiquement pour l’essai des minerais, le plus souvent argentifères, au four à moufle. Ces essais réalisés sur quelques grammes de minerais sont un mode opératoire développé très certainement en Saxe entre le XIIIeet le XVe siècle. À usage unique et utilisé en grand nombre – c’est tout l’intérêt de l’essai au four à moufle que de pouvoir multiplier les essais – le scorifi-catoire ne se retrouve cependant pas en quantité sur le terrain archéologique. Rares sont les sites où un corpus significatif est connu.
  Les traités techniques de l’époque moderne accordent néanmoins une certaine place à ce contenant. Son nom n’a jamais été réellement bien fixé en allemand, signe peut-être de la trivialité de la chose. Les termes employés relèvent en effet souvent d’une description générique de l’objet. On le trouve sous le nom de catillus fictilis (creuset de terre) chez Agricola, puis de Probierscherben (tesson d’essai) chez Ercker, terme repris notamment par Schindler et Schlüter dans la première moitié du XVIIIe
siècle. Contemporain de Ercker, Zimmermann parle de Treibscherben, peut-être déjà employé par Paracelse dans la première moitié du XVIe siècle. C’est le terme le plus signifiant, qui transmet l’idée de fonte du minerai. Il a connu une certaine notoriété puisqu’il fait l’objet d’une notice dans le dictionnaire de Grimm, et est employé par Cramer au XVIIIe siècle. C’est ce dernier qui introduit le terme scorificatoire, après avoir constaté les hésitations qui demeurent quant à l’appellation de cette céramique. Le mot est définitivement adopté en France (il fait son entrée dans le dictionnaire de l’Académie en 1762) alors qu’en Allemagne plusieurs noms perdurent : Probierscherben, Ansiedescherben ou simplement Scherben.
  Le flou dans la dénomination de cette céramique n’a d’équivalent que la discrétion dans laquelle il est longtemps resté. En France, l’identification de l’objet et sa prise en compte dans l’archéologie des mines et des métaux est relativement récente. Le fait que l’essai des minerais ne soit pas une opération indispensable à la production de métal n’y est sans doute pas pour rien. À Sainte-Marie-aux-Mines, les fouilles des quinze dernières années et les recherches dans les collections des années 1980 et 1990 ont permis de constituer un petit corpus de sept scorificatoires – corpus unique à ce jour en France. Les céramiques partagent une forme et un format très proches. Faites dans une argile fine et très claire, elles présentent une structure très évasée, de forme sphérique, avec un profil galbé dont le point d'inflexion se situe au quart ou au tiers inférieur de la hauteur. La hauteur est en moyenne de 24 mm pour une ouverture de 53 mm et une base de 31 mm. L’épaisseur du fond varie de 7 à 12 mm, pour des profondeurs allant de 13 à 18 mm. La paroi interne est systématique-ment glaçurée afin de protéger la silice de la céramique de l’attaque du plomb. Le scorificatoire trouvé sur le carreau de la mine Patris, à la paroi interne rongée, en atteste. Un résidu de scorie plus ou moins marqué selon la fluidité de celle-ci tapisse le fond des pièces. La coloration d’une des scories comme l’analyse par fluores-cence X d’une autre laisse penser que des minerais cuprifères ont été essayés.
  Mais ce qui questionne le plus quant à ce maigre ensemble mobilier est la diversité des contextes archéo-logiques dans lesquels les pièces ont été retrouvées. Le site d’une fonderie ou celui d’un atelier d’essayeur sont bien sûr attendus – le premier est le lieu d’exercice de l’essayeur-juré, officier des mines. Mais la majorité des scorificatoires sainte-mariens ont été découverts sur des sites d’habitat, dont certains situés en altitude, loin des fonderies au XVIe siècle. Cela ouvre le champ de la pratique de l’essai au four à moufle au-delà de ce que nous rapportent les sources écrites, c’est-à-dire dans la sphère privée. Des essais sont-ils réalisés par des personnes peu qualifiées, dans des équipements de fortune ? Ou des essayeurs professionnels (assermentés ou non) se déplaçaient-ils avec des équipements mobiles comme le mentionne rapidement Lazarus Ercker ?
  Les archives révèlent qu’il n’était pas toujours facile de trouver un essayeur à la fois honnête et maîtrisant le savoir-faire exigeant du travail au four à moufle. Mais les exigences sont en réalité plutôt liées au rôle marchand de l’essayeur-juré qui devait assurer la représentativité et la reproductibilité de ces opérations. Au reste, la mobilité même du scorificatoire, petite pièce pouvant après usage servir de lampe ou de cendrier, constitue en elle-même un biais taphonomique important.
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Zusammenfassung : Probierscherben sind kleine Keramikbehälter, die speziell für die Erzproben, meist silber-haltigen Erzen, im Muffelofen verwendet werden. Diese Versuche, die mit einigen Gramm Erz durchgeführt wurden, sind ein Verfahren, das mit großer Wahrscheinlichkeit in Sachsen zwischen dem 13. und 15. Jahrhun-dert entwickelt wurde. Der Schlackenfänger wurde einmalig und in großer Zahl verwendet – der Vorteil des Muffelofens besteht darin, dass die Versuche vervielfacht werden können –, aber er ist nicht in großen Mengen auf archäologischem Boden zu finden. Nur an wenigen Orten ist ein nennenswerter Korpus bekannt.
  In den technischen Abhandlungen der Neuzeit wird diesem Behälter dennoch ein gewisser Platz eingeräumt. Sein Name hat sich im Deutschen nie wirklich durchgesetzt, was vielleicht ein Zeichen für die Trivialität der Sache ist. Die verwendeten Begriffe sind oft eine allgemeine Beschreibung des Gegenstands. Bei Agricola findet man ihn als „catillus fictilis“ (Erdtiegel), bei Ercker als „Probierscherben“, ein Begriff, der in der ersten Hälfte des 18. Jahrhunderts von Schindler und Schlüter übernommen wurde. Zimmermann, ein Zeitgenosse von Ercker, spricht von „Treibscherben“, vielleicht schon von Paracelsus in der ersten Hälfte des 16.Jahrhun-derts verwendet. Es ist der bedeutungsvollste Begriff, der die Vorstellung vom Schmelzen des Erzes vermittelt.
  Er erlangte eine gewisse Berühmtheit, da er Gegenstand eines Eintrags in Grimms Wörterbuch ist, und wurde von Cramer im 18.Jahrhundert verwendet. Letzterer führte den Begriff „scorificatoire“ ein, nachdem er fest-gestellt hatte, dass es immer noch Unklarheiten über die Bezeichnung dieser Keramik gab. Das Wort wird in Frankreich endgültig übernommen (es wird 1762 in das Wörterbuch der Académie aufgenommen), während in Deutschland mehrere Namen fortbestehen: „Probierscherben“, „Ansiedescherben“ oder einfach „Scherben“.
  Die Unklarheit bei der Benennung dieser Keramik wird nur noch von der Diskretion übertroffen, in der sie lange Zeit verharrte. In Frankreich ist die Identifizierung des Objekts und seine Berücksichtigung in der Archäologie des Bergbaus und der Metallverarbeitung relativ neu. Die Tatsache, dass die Erzprobe kein für die Metallproduktion unerlässlicher Vorgang ist, dürfte nicht ganz unschuldig daran sein. In Sainte-Marie-aux-Mines konnte durch die Ausgrabungen der letzten fünfzehn Jahre und die Recherchen in den Sammlungen der 1980er und 1990er Jahre ein kleiner Korpus von sieben Probierscherben zusammengestellt werden – ein Korpus, der in Frankreich bislang einzigartig ist. Die Keramiken teilen sich eine sehr ähnliche Form und ein ähnliches Format. Sie sind aus feinem, sehr hellem Ton gefertigt und weisen eine sehr ausladende, kugelför-mige Struktur mit einem gewölbten Profil auf, dessen Wendepunkt im unteren Viertel oder Drittel der Höhe liegt. Die Höhe beträgt im Durchschnitt 24 mm bei einer Öffnung von 53 mm und einer Basis von 31 mm. Die Dicke des Bodens variiert von 7 bis 12 mm bei einer Tiefe von 13 bis 18 mm. Die Innenwand wurde sys-tematisch glasiert, um das Siliziumdioxid der Keramik vor dem Angriff des Bleis zu schützen. Das auf dem Grubenfeld der Grube „Patris“ gefundene Gefäß mit seiner zerfressenen Innenwand ist ein Beweis dafür. Ein Schlackenrückstand, der je nach Fließfähigkeit der Schlacke mehr oder weniger ausgeprägt ist, bedeckt den Boden der Stücke. Die Färbung einer Schlacke und die Röntgenfluoreszenzanalyse einer anderen Schlacke deuten darauf hin, dass kupferhaltige Erze verwendet wurden.
  Was jedoch am meisten Fragen zu diesem spärlichen Mobiliar aufwirft, ist die Vielfalt der archäologischen Kontexte, in denen die Stücke gefunden wurden. Man erwartet natürlich den Standort der Verhüttung oder einer Probiererwerkstatt – ersteres ist die Wirkungsstätte des Probierers, eines Bergbaubeamten. Die Mehrheit der sainte-marienischen Probierscherben wurde jedoch an Siedlungsplätzen entdeckt, von denen einige hoch gelegen sind und im 16. Jahrhundert weit von den Verhüttungsplätzen entfernt waren. Dies öffnet das Feld der Praxis des Probens am Muffelofen über das hinaus, was uns die schriftlichen Quellen berichten, d. h. im privaten Bereich. Wurden Versuche von wenig qualifizierten Personen in behelfsmäßigen Einrichtun-gen durchgeführt? Oder waren professionelle (vereidigte oder nicht vereidigte) Prüfer mit mobilen Geräten unterwegs, wie Lazarus Ercker kurz erwähnt? Aus den Archiven geht hervor, dass es nicht immer leicht war, einen Prüfer zu finden, der sowohl ehrlich war als auch das anspruchsvolle Know-how der Arbeit am Muffelofen beherrschte. Die Anforderungen waren jedoch in Wirklichkeit eher mit der kommerziellen Rolle des Prüfers und Jurors verbunden, der die Repräsentativität und Reproduzierbarkeit dieser Vorgänge sicher-stellen sollte. Die Mobilität des Probierscherbens, eines kleinen Stücks, das nach Gebrauch als Lampe oder Aschenbecher dienen konnte, stellt an sich schon eine wichtige taphonomische Verzerrung dar.

Extrait

Les mines polymétalliques du Soultzbach à Wegscheid (Haut-Rhin) à la fin du Moyen Âge,
données historiques et premiers résultats des fouilles archéologiques
Die polymetallischen Gruben von Soultzbach in Wegscheid (Haut-Rhin) im späten Mittelalter, historische Daten und erste Ergebnisse der archäologischen Ausgrabunge
n

 

Bernard BOHLY

Résumé : Une charte de 1387 entre l’abbaye de Masevaux et l’Archiduc d’Autriche montre que l’exploitation minière était active dès le xive s. dans la haute vallée de la Doller. Des prospections et fouilles archéologiques réalisées dans le cadre d’un Programme Collectif de Recherches nous ont permis de reconnaître plusieurs sites datés de la fin du Moyen Age et de la Renaissance, notamment à Niederbruck, Sewen et Rimbach. Mais c’est à Wegscheid que l’exploitation a été la plus intense : les sources écrites nombreuses et parfois détaillées, confrontées aux résultats des investigations archéologiques que nous effectuons depuis 35 ans dans le secteur polymétallique (Pb-Cu-Ag) du Soultzbach permettent de définir trois phases d’activité.
  Plusieurs sources d’archives montrent que l’exploitation avait atteint une certaine ampleur dans la première moitié du xv
e siècle, sous l’impulsion des milieux d’affaires bâlois, qui s’impliquent dans l’extraction minière dans tout le sud Vosges. Après une courte interruption au cours des années 1460-1470, elle reprend de plus belle et s’enfonce profondément sous le talweg, notamment à la mine Reichenbergoù est installée la première machine de pompage dont nous avons connaissance dans le massif vosgien. Le déclin s’amorce au début du siècle suivant et les mines sont abandonnées à la fin des années 1520.
  L’exploitation reprend après 1560, impliquant à nouveau des entrepreneurs bâlois qui engagent des capitaux et des moyens techniques considérables pour réhabiliter et assécher la mine Reichenberg. Les sources historiques deviennent plus rares et il semble que toute cette activité retombe en sommeil avant la fin du siècle.

    Une ultime reprise entre 1908 et 1911 par un industriel de la vallée, Joseph Vogt, ne peut que constater l’épuisement des filons. Elle est documentée par des rapports détaillés assortis de plans et coupes, qui nous permettent de connaître l’organisation de l’exploitation ancienne. Elle nous indique notamment qu’une nouvelle machine de pompage avait été installée lors de la deuxième phase d’exploitation.
  Des opérations ponctuelles en 1987 et 1994, puis des fouilles continues depuis 2014 ont porté sur 4 mines, Saint Wolfgang zum grünen Schild, Unser Frau, Fürstenbau et Reichenberg. Le mobilier riche et varié exhumé par la fouille, ainsi que les résultats de nombreuses analyses dendrochronologiques complètent les résultats de l’analyse architecturale des ouvrages étudiés, permettant de montrer la succession de plusieurs phases de creusement à la fin du Moyen Âge.
  Le vallon du Soultzbach constitue actuellement le secteur minier le plus intéressant du massif vosgien pour l’étude de l’évolution des techniques minières au xv
e siècle. Concernant le percement, on observe ici le passage de la galerie de type médiéval taillée souvent au feu, à la galerie caractéristique de la Renaissance, de forme régulière bien codifiée. La première est souvent exigüe, avec des parois anfractueuses, ce qui y rend la circulation malaisée. A l’opposé, la deuxième est plus spacieuse, creusée avec soin, avec la mise en œuvre de méthodes bien codifiées.
  Dans le domaine de l’aérage on observe initialement l’évolution du simple puits d’aérage qui aspire les fumées produites par le percement vers la solution plus élaborée du double plafond d’aérage qui pourrait avoir équipé ici la mine Saint Christopheau début du
XVIe siècle, solution qui va rapidement se généraliser dans la région.
  Les équipements en bois évoluent également : le boisage du puits de Unser Frauavec son cuvelage de cadressuperposés est encore bien dans l’esprit médiéval, alors que ceux de Saint Wolfgang zum grünen Schild et de Reichenberg, avec leurs planchers successifs reliés par des échelles, surmontés d’un treuil, sont typiques de la Renaissance et de la période moderne. La mise en œuvre du chariot circulant sur une voie de roulage est appliquée ici très tôt, dès les années 1480.
  Mais c’est dans le domaine de l’exhaure que l’évolution est la plus spectaculaire. Dans les parties hautes, nous avons pu mettre en évidence le soin apporté à la collecte des eaux de ruissellement pour limiter au maximum leur écoulement vers les parties profondes : saignées sur les parois convergeant vers des rigoles creusées dans le sol des galeries et couvertes d’un plancher. Mais surtout, ces mines ont mis très tôt en œuvre le système des pompes hydrauliques, d’abord sur le principe de la chaîne à balle, puis de la pompe à piston.

    Enfin, nous avons pu mettre en évidence le passage des premières lampes en terre cuite spécifiquement minières, à la lampe métallique qui va se généraliser dans notre massif dès les années 1520.

Zusammenfassung : Eine Charte aus dem Jahr 1387 zwischen der Abtei Masevaux und dem Erzherzog von Österreich zeigt, dass im oberen Dollertal bereits im 14. Jahrhundert Bergbau betrieben wurde. Archäologische Prospektionen und Ausgrabungen, die im Rahmen eines kollektiven Forschungsprogramms durchgeführt wurden, haben es uns ermöglicht, mehrere Stätten zu erkennen, die auf das späte Mittelalter und die Renais-sance datiert werden, insbesondere in Niederbruck, Sewen und Rimbach. Am intensivsten war der Abbau jedoch in Wegscheid: Die zahlreichen und teilweise detaillierten schriftlichen Quellen, die mit den Ergeb-nissen der archäologischen Untersuchungen verglichen werden, die wir seit 35 Jahren im polymetallischen Sektor (Pb-Cu-Ag) des Soultzbachs durchführen, ermöglichen es, drei Phasen der Aktivität zu definieren.
  Mehrere Archivquellen zeigen, dass der Abbau in der ersten Hälfte des 15. Jahrhunderts unter dem Einfluss der Basler Geschäftswelt, die sich im Bergbau in den ganzen Südvogesen engagierte, einen gewissen Umfang erreicht hatte. Nach einer kurzen Unterbrechung in den Jahren 1460-1470 nahm der Bergbau wieder Fahrt auf und drang tief unter den Talweg vor, insbesondere in der Mine Reichenberg, wo die erste uns bekannte Pump-maschine in den Vogesen installiert wurde. Zu Beginn des folgenden Jahrhunderts setzte der Niedergang ein und die Gruben wurden Ende der 1520er Jahre aufgegeben.

    Nach 1560 wurde der Betrieb wieder aufgenommen, wobei wieder Basler Unternehmer beteiligt waren, die viel Kapital und technische Mittel einsetzten, um die Grube Reichenberg zu sanieren und zu entwässern. Die historischen Quellen werden immer spärlicher und es scheint, dass die gesamte Aktivität vor dem Ende des Jahrhunderts wieder eingeschlafen ist.

    Eine letzte Wiederaufnahme zwischen 1908 und 1911 durch einen Industriellen aus dem Tal, Joseph Vogt, konnte nur noch die Erschöpfung der Adern feststellen. Sie ist durch detaillierte Berichte mit Plänen und Schnitten dokumentiert, die uns einen Einblick in die Organisation des alten Betriebs geben. Sie zeigt uns unter anderem, dass in der zweiten Abbauphase eine neue Pumpmaschine installiert worden war.

    Vereinzelte Operationen in den Jahren 1987 und 1994 und kontinuierliche Ausgrabungen seit 2014 betrafen vier Bergwerke, St. Wolfgang zum grünen Schild, Unsere Frau, Fürstenbau und Reichenberg. Das reiche und vielfältige Mobiliar, das bei der Ausgrabung zu Tage kam, sowie die Ergebnisse zahlreicher dendrochronolo-gischer Analysen ergänzen die Ergebnisse der architektonischen Analyse der untersuchten Grubenbaue und ermöglichen es, die Abfolge mehrerer Grabungsphasen im Spätmittelalter aufzuzeigen.
  Das Soultzbachtal ist derzeit der interessanteste Bergbaubereich in den Vogesen, um die Entwicklung der Bergbautechniken im 15. Jahrhundert zu untersuchen.

    Was die Vortriebe betrifft, so kann man hier den Übergang vom mittelalterlichen Stollen, der oft mit Feuer gesetzt wurde, zum charakteristischen Renaissance-Stollen mit regelmäßiger, gut kodifizierter Form beobachten. Die erste ist oft eng und hat zerklüftete Wände, was den Verkehr erschwert. Im Gegensatz dazu ist die zweite Stollenart geräumiger und sorgfältig vorgetrieben, wobei gut kodifizierte Methoden angewandt werden.
  Im Bereich der Bewetterung ist zunächst die Entwicklung vom einfachen Bewetterungsschacht, der den beim Durchbruch entstehenden Rauch absaugt, hin zur ausgefeilteren Lösung der doppelten Bewetterungs-decke zu beobachten, die hier möglicherweise die Grube Saint Christophe zu Beginn des 16. Jahrhunderts ausgestattet hat und die sich in der Region schnell verbreitet.
  Auch der Holzausbau entwickelt sich weiter: Die Holzverkleidung des Schachtes von Unser Frau mit seiner Auskleidung aus übereinander liegenden Rahmen ist noch ganz im mittelalterlichen Geist, während die Schächte von St. Wolfgang zum grünen Schild und Reichenberg mit ihren aufeinanderfolgenden Böden, die durch Leitern verbunden sind und über denen eine Seilwinde angebracht ist, typisch für die Renaissance
und die Neuzeit sind. Der Einsatz des auf Gestängen fahrenden Hundes wird hier schon sehr früh, ab den 1480er Jahren, angewandt.
  Am spektakulärsten ist die Entwicklung jedoch im Bereich der Ausgrabungen. In den oberen Abschnitten konnten wir die Sorgfalt hervorheben, mit der das Wasser gesammelt wurde, um seinen Abfluss in die tieferen Abschnitte auf ein Minimum zu beschränken: Einschnitte an den Wänden, die in Rinnen zusammenliefen, die in den Boden der Stollen gegraben und mit einem Boden abgedeckt wurden. Vor allem aber setzten diese Gruben schon sehr früh das System der hydraulischen Pumpen ein, zunächst nach dem Prinzip der Kugelkette, dann nach dem der Kolbenpumpe.

    Schließlich konnten wir den Übergang von den ersten bergbauspezifischen Tonlampen zu den Metalllam-pen aufzeigen, die sich in unserem Massiv ab den 1520er Jahren durchsetzen sollten.Schließlich konnten wir den Übergang von den ersten bergbauspezifischen Tonlampen zu den Metalllam-pen aufzeigen, die sich in unserem Massiv ab den 1520er Jahren durchsetzen sollten.

Extrait

Enquête sur une innovation de rupture : l’explosif en mine dans le district du Thillot
Untersuchung einer bahnbrechenden Innovation: Sprengstoff in den Gruben im Bezirk Thillot.

 

Dr Francis PIERRE (SESAM)

Résumé : Le district minier du Thillot est situé au sud de l’ancien duché de Lorraine, dans le haut bassin de la Moselle, en zone montagneuse entre 450 et 1200 m d’altitude (actuellement dans le département des Vosges). Selon les connaissances actuelles, les mines de cuivre du Thillot, en activité de 1560 à 1761, perturbées de 1630 à 1660 par les guerres du XXIIe siècle, ont atteint leur apogée de 1596 à 1610.

    Les plus grandes mines de cuivre étaient St-Nicolas, St-Charles et St-Henry. Les mines voisines de Bussang et de Fresse ont produit de l’argent de 1550 à 1582. La production des différents métaux, cuivre, argent et fer, était assurée par une communauté minière composée de techniciens. La vie et le travail de cette communauté, avec ses compétences techniques, étaient régis par les règles et ordonnances du Duché de Lorraine. Ces règles du droit des mines étaient semblables à celles des mines de l’espace germanique (privilèges, justice des mines, marché réservé, prison, église…).
  L’histoire de ce district minier, a été révélé grâce aux d’études archéologiques de la part de la SESAM réalisées dans le cadre de recherches programmées sous le contrôle du ministère de la Culture.

    Certains des résultats montrent que ce site minier est au niveau européen, plus remarquable que le laissait supposer son importance économique passée. Deux thèmes sont particulièrement intéressants et ont fourni des résultats originaux, les techniques d’exhaure et surtout le développement des procédés de percement de la roche.
  L’histoire minière de cette région a été oubliée et aucune trace remarquable ne subsistait de cette période : la plupart des vestiges miniers étaient cachés et les entrées de mines scellées naturellement.
  Cette étude a commencé par un inventaire en surface et la collecte d’informations de toute nature pour identifier et localiser les sites miniers et métallurgiques. Puis des études archéologiques thématiques ont mis en évidence des résultats intéressants. Parallèlement aux fouilles, des mesures administratives de protections et de valorisations ont été prises. Enfin, au Thillot ces découvertes ont permis une valorisation culturelle, avec un musée, un sentier de découverte et des visites de mines souterraines.
  Les comptes du quatrième trimestre (3/4) des mines du Thillot mentionnent le premier achat de poudre à canon au cours de l’année 1617. Ce document, conservé aux Archives départementales de Meurthe-et-Moselle (réf. B-8366), fait état d’une dépense de 9 “francs” et 6 “gros” pour une quantité indéterminée de poudre noire. L’utilisation de cet explosif est très clairement indiquée sur le compte : « Poudre fournie pour tirer dans la montagne et faire sauter la roche ». Il s’agit de la première mention historique de la “ poudre à canon “ comme fourniture dans la comptabilité minière du Thillot et de la première trace écrite en Europe.
  L’étude archéologique de l’architecture des galeries et des fronts de taille, a fourni des éléments spécifiques de typologie des travaux à la poudre à partir de 1617. Ces résultats étayés par les données des archives et la découverte de l’outillage ont permis de caractériser plusieurs étapes techniques de progrès permettant d’améliorer la vitesse du percement en roches dures

Zusammenfassung : Der Bergbaudistrikt Le Thillot liegt im Süden des ehemaligen Herzogtums Lothringen, im oberen Moselbecken, in einer bergigen Gegend zwischen 450 und 1200 m Höhe (heute im Departement Vosges). Nach heutigem Kenntnisstand erreichten die Kupfergruben von Le Thillot, die von 1560 bis 1761 in Betrieb waren, von 1630 bis 1660 durch die Kriege des 17. Jahrhunderts gestört wurden, ihren Höhepunkt zwischen 1596 und 1610.
  Die größten Kupfergruben waren St-Nicolas, St-Charles und St-Henry. Die nahe gelegenen Gruben von Bussang und Fresse produzierten von 1550 bis 1582 Silber. Die Produktion der verschiedenen Metalle, Kupfer, Silber und Eisen, wurde von einer Bergwerksgemeinschaft übernommen, die aus Technikern bestand. Das Leben und die Arbeit dieser Gemeinschaft mit ihren technischen Fähigkeiten wurden durch die Regeln und Ver-ordnungen des Herzogtums Lothringen geregelt. Diese Regeln des Bergrechts ähnelten denen der Bergwerke im deutschsprachigen Raum (Privilegien, Berggerichtsbarkeit, reservierter Markt, Gefängnis, Kirche …).
  Die Geschichte dieses Bergbaudistrikts wurde durch archäologische Studien der SESAM aufgedeckt, die im Rahmen von geplanten Forschungen unter der Aufsicht des Kulturministeriums durchgeführt wurden. Einige der Ergebnisse zeigen, dass dieses Bergbaugebiet auf europäischer Ebene bemerkenswerter ist, als es seine frühere wirtschaftliche Bedeutung vermuten ließ. Zwei Themen sind besonders interessant und haben originelle Ergebnisse geliefert: die Techniken der Aushöhlung und vor allem die Entwicklung der Verfahren zur Durchdringung des Gesteins.
  Die Bergbaugeschichte dieser Region war in Vergessenheit geraten und es gab keine bemerkenswerten Spuren aus dieser Zeit: Die meisten Bergbaurelikte waren verborgen und die Mundlöcher auf natürliche Weise versiegelt.
  Die Studie begann mit einer oberirdischen Bestandsaufnahme und dem Sammeln von Informationen aller Art, um Bergbau- und Metallurgiestandorte zu identifizieren und zu lokalisieren. Anschließend brachten thematische archäologische Studien interessante Ergebnisse zutage. Parallel zu den Ausgra-bungen wurden administrative Maßnahmen zum Schutz und zur Aufwertung ergriffen. In Le Thillot schließlich ermöglichten diese Entdeckungen eine kulturelle Aufwertung mit einem Museum, einem Ent-deckungspfad und Besichtigungen der Gruben.
  In den Abrechnungen des vierten Quartals (3/4) der Minen von Le Thillot wird der erste Kauf von Schießpulver im Laufe des Jahres 1617 erwähnt. Dieses Dokument, das im Archives départementales de
Meurthe-et-Moselle (Ref. B-8366) aufbewahrt wird, weist Ausgaben in Höhe von 9 „Francs“ und 6 „Gros“ für eine unbestimmte Menge Schwarzpulver aus. Der Verwendungszweck dieses Sprengstoffs wird auf dem Konto sehr deutlich angegeben: „Poudre fournie pour tirer dans la montagne et faire sauter la roche“ (Geliefertes Pulver, um in den Berg zu schießen und den Felsen zu sprengen). Es handelt sich um die erste historische Erwähnung von „Schießpulver“ als Lieferung in der Bergbaubuchhaltung von Le Thillot und die erste schriftliche Aufzeichnung in Europa.
  Die archäologische Untersuchung der Architektur der Stollen und der Abbaufronten, lieferte spezifische Elemente für die Typologie der Arbeiten mit Schießpulver ab 1617. Diese Ergebnisse, die durch Archivdaten und die Entdeckung von Werkzeugen untermauert wurden, ermöglichten es, mehrere technische Etappen des Fortschritts zu charakterisieren, mit denen die Geschwindigkeit des Vortriebs in hartem Gestein verbessert werden konnte.  
  Die gleichzeitigen Versuche, im Jahr 1620 mehrere wegen der Härte des Gesteins aufgegebene Bergwerksarbei-ten wieder aufzunehmen, führten zu Stollen, die echte Schulbeispiele für die beginnende Sprengtechnik darstellten und insbesondere die Details einer Übergangstechnik enthüllten. Diese wiedergefundenen Stätten, an denen die Gesten der Bergleute in den Fels gemeißelt sind, sind nun zugänglich und können besichtigt werden.
  Die historischen und archäologischen Forschungen zu den Bergwerken des 16. bis 18. Jahrhunderts in Le Thillot haben originelle Ergebnisse geliefert, die zeigen, dass dieser Bergwerksstandort auf europäischer Ebene ein bemerkenswerter Studienort und Referenzpunkt in der Geschichte der Bergbautechniken ist.

Extrait

„Kölnisch Blei“ oder „Plomb de Cologne“ – eine Spezialität aus der Nordeifel für die Märkte
der Welt

« Kölnisch Blei »ou « Plomb de Cologne »– une spécialité de l'Eifel du Nord pour les marchés du monde entier

 

Norbert KNAUF, Euskirchen

Résumé : La ville de Cologne contrôlait la qualité de toutes les marchandises qui transitaient par Cologne et le Rhin. Un minerai de plomb non fondu provenant du nord de l'Eifel en faisait partie. Depuis des siècles, il jouait un rôle important dans l'émaillage des poteries rhénanes en tant que "minerai de vitrier", appelé alquifoux en France. Seul un minerai sans argent permettait d'obtenir la glaçure au plomb incolore souhaitée. Le minerai contenant de l'argent devenait noir dans les fours de potiers et convenait tout au plus à l'émaillage des tuiles. Après la conquête française des pays rhénans en 1794, l'alquifoux de l'Eifel devint une spécialité rhénane sous le nom de "Plomb de Cologne". Avec l'occupation de la Rhénanie, les gisements de minerai de plomb de Mechernich, au nord de l'Eifel, ont également été rattachés à la France. Il s'agissait des plus grands gisements de plomb d'Europe, mais leur aspect était si inhabituel que le ministre français de l'Intérieur de l'époque doutait qu'il s'agisse également d'alquifoux. C'est à ce doute que nous devons la première analyse chimique d'un minerai de plomb de Mechernich. Elle a été réalisée en 1802 par le chimiste français et inspecteur général des mines Louis-Nicolas Vauquelin et publiée dans le Journal des Mines. Très vite, l'Eifel devint le plus grand fournisseur d'alquifoux de la République française.
  Au xixe siècle, sous la domination prussienne, les alquifoux du Nord de l'Eifel devinrent même un succès d'exportation international, car il s'avéra bientôt que ce produit était bien supérieur à son concurrent, la liqueur de plomb (oxyde de plomb: PbO), en ce qui concerne son aptitude à l'alimentation. Les mines d'alquifoux du nord de l'Eifel devinrent d'importants sites de production. Elles exportaient leur spécialité rhénane dans toute l'Europe et même jusqu'en Inde !.

Zusammenfassung : Als 1709 der in Köln ansässige Italiener Johann Maria Farina (1685-1766) ein gefälliges und preisgünstiges Parfüm entwickelte und es „Kölnisch Wasser“ nannte, ahnte niemand, dass dieses bald unter dem französischen Namen „Eau de Cologne“ bekannt, und in ganz Europabegehrt wurde. Ähnlich erging es auch einer anderen rheinischen Spezialität, einem Bleierz, welches nach der französischen Eroberung der Rheinlande im Jahre 1794, unter dem Namen „Plomb de Cologne“ schnell Karriere machte. Ursprünglich war der Name dieses Erzes „Kölnisch Blei“, denn unmittelbar am Rhein gelegen, war Köln für den Weitertransport. solcher Waren von Gewicht besonders geeignet. Das Erz war nicht verhüttet, also kein metallisches Blei. Als kleinstückiges Massengut wurde das Bleierz in Fässern gehandelt und spielte schon seit Jahrhunderten beim Glasieren rheinischer Töpferwaren eine bedeutende Rolle. Dieses sogenannte „Glasurerz“ war nur im Norden der Eifel zu finden. Schon bald nach ihrer Annexion wurde die Eifel zum größten Glasurerzlieferanten der fran-zösischen Republik. Im 19. Jahrhundert, unter preußischer Herrschaft, entwickelten sich die Glasurerzgruben in der Nordeifel zu bedeutenden Produktionsstätten. Sie exportierten ihre rheinische Spezialität europaweit und sogar bis ins ferne Indien!

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